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Dessine-moi un roman
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9 avril 2010

Des jours et des nuits, surtout des nuits

Night_TimeLes oiseaux chantent, je regarde par la fenêtre et l'évidence s'impose à moi, je vais devoir poser mon Mac sur mon bureau, quitter ce canapé, lieu de conception de la plupart de mes écrits. Je ne regarde même plus l'heure bien qu'elle soit affichée partout, sur l'ordi, sur le téléphone, sur la chaine-hifi... Je me fie désormais au jour qui se lève, gendarme de mon sommeil auquel il faut que je pense.
Évidemment, on peut faire ça dans les périodes où on ne travaille pas, j'avoue. Mais, même lorsque je bossais, combien de nuits de week-ends endiablées ont connu mes claviers sur lesquels mes doigts galopaient encore et encore et encore ?

J'essaie d'écrire de jour, parfois j'y arrive mais c'est moins évident. Les bruits du dehors, les magasins ouverts (source de tentation évidente, surtout lorsque le frigo se vide), le téléphone qui sonne encore et toujours... Être coupé en pleine écriture vous provoque souvent des réactions épidermiques intérieures envers celui ou celle qui vous a dérangé. Vous lui cachez bien sûr votre haine. Souvent il vous dit : "J'te dérange pas j'espère". Et vous "Non, non, j'étais juste en train d'écrire". Et là, gros blanc, en général il comprend. Mais pas toujours. Parce qu'après, il est capable de rester une demi-heure avec vous. Une demi-heure de souffrance, pendant laquelle vous vous demandez si la phrase que vous écriviez sera aussi belle lorsque vous tenterez de la terminer, si l'idée lumineuse de tout à l'heure se rallumera ou si l'ampoule qui la nourrissait sera bonne à jeter (au recyclage). Et puis vous vous demandez si vous allez pouvoir continuer, si les deux ou trois ou dix phrases qui s'apprêtaient à sortir de votre petite cervelle fumante, toutes belles, toutes pimpantes, seront au rendez-vous ou si elles ne se seront pas carapatées par la porte de sortie.
Écrire de jour, ça veut dire aussi que s'il fait beau (ce qui est rare en ce moment), vous allez devoir rester dans votre enfermement et dans votre culpabilité. Ça veut dire que vous n'allez pas écouter votre corps qui va vous réclamer sa dose de soleil, de cuis-cuis, d'herbe fraiche ou d'iode (tout dépend de votre situation géographique, on n'est pas tous logé à la même enseigne).
La nuit... C'est une autre dimension. Tout est calme, je sais que le monde dort. Je me sens comme le gardien de la nuit, "reposez-vous mes chers concitoyens, je veille sur vous, je fabrique un monde". La nuit est magique. Souvent, je commence à travailler à minuit et je pense au fond de moi qu'il serait bon de me coucher à trois heures. Trois heures c'est encore la soirée. Très très tard, mais on est encore dans la notion de fin de journée, on peut encore se coucher, on peut encore se lever à 9 ou 10 heures, c'est jouable. Mais lorsque l'on est embarqué dans son histoire, qu'on la tient par le bon bout, que le téléphone ne nous a pas dérangé, que, malgré le frigo qui hurle à la solitude et les placards qui pourraient s'envoler tant ils se sentent légers, on ne peut pas descendre au supermarché ni nulle part (même l'épicier du coin est fermé après 2 heures), on débranche tout, on ne vit plus dans le monde réel, on crée, on vit ce qu'on crée et le temps n'est plus qu'une vague indication, même pas en fait, on peut lire l'heure, on a oublié aussitôt que nos yeux se rivent avidement sur le fichier Word.

Écrire la nuit est magique, vraiment. Déraisonnable aussi et surtout. Décalage horaire permanent, décalage du monde qui nous entoure. Finalement, ce monde sur lequel on croit si bien veiller, ce monde que l'on met en boite, dont l'on s'empare, que l'on pille sans vergogne afin de créer une histoire, à force de nuit et de décalage, ce monde s'éloigne de vous. À tel point que l'on devient une sorte de marginal et qu'il arrive que tout devienne source d'agression.

À ce moment, quand on se sent désocialisé, que la magie de la nuit s'est perdue dans un être à mi-chemin entre le zombie et le vampire, il est temps de prendre du recul, prendre des rendez-vous en pleine journée qui vont nous obliger à quitter les routes sinueuses des destinées de nos personnages, et redécouvrir la magie du jour, de la matinée. Le jour qui se lève et tous les espoirs qu'on lui porte, l'après-midi qui se termine et la case nostalgie qui s'active, les souvenirs joyeux et mélancoliques des sorties d'écoles, des tartines de Nutella et des dessins animés... La soirée qui s'annonce, pourquoi pas allumer la télé qui a pris la poussière elle aussi... Dîner, lire ou sortir, se coucher à minuit... Comme tout le monde, et se sentir vivant, jusqu'au prochain cycle où l'on va se décaler de nouveau et redécouvrir la magie des nuits...

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Commentaires
D
Je suis passée par le site copyright france, si tu veux, clique sur le logo jaune sur mon blog et tu atterris sur leur site. J'ai pris l'abonnement pour le blog, tu payes 14 euros une fois pour toutes et après tu as droit à 5 envois de fichiers gratuits par mois. Bien sûr il existe d'autres formules pour les romans et autres oeuvres.<br /> <br /> Si tu as d'autres questions, tu connais mon mail.<br /> A plus. Biz.
R
Je pense que le cycle nuit, je vais l'abandonner pendant quelques temps là... Espérant que mes jours soient aussi prolifiques que mes nuits... Il faudra que je me force... Au fait, très bien ton dernier texte ! Pour le copyright, pourras-tu m'expliquer comment tu as fait ? Moi je l'ai fait à l'ancienne, imprimé mes nouvelles, envoyées à moi-même en recommandé. Mais je sais qu'il y a des sites comme SACD ou je ne sais plus quoi...<br /> <br /> À bientôt en tous cas !
D
Contrairement à toi, j'arrive à écrire uniquement le jour, le bruit ne me gêne pas, je mets mes écouteurs, ma musique et zou c'est parti. Par contre les interruptions intempestives me font aussi grincer des dents !<br /> Bref, je comprends mieux pourquoi tu laisses des commentaires chez moi à 3h du mat héhé !!!
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