En dehors du temps
C'est un titre que j'ai trouvé assez rapidement. Trente pages d'écrites et hop je connaissais le titre. Chez moi c'est souvent comme ça, quand j'écris, j'ai besoin du titre pour avancer. Celui-ci peut changer en cours de route si un autre plus pertinent et plus accrocheur m'est soufflé par mademoiselle Idée.
En dehors du temps est donc le second roman que j'ai écrit.
Le premier "La vie selon Max" était mon école, mon apprentissage. Des destins qui se croisent dans tous les sens, des personnages que j'ai inventés mais souvent inspirés de personnages réels proches, et presque jamais de vie personnelle. Le héros Max est une part de moi-même, qui n'existe pas. Une part rêvée. Celui que j'aimerais être. L'autre personnage Guillaume est également une part de moi-même. Celui que je ne veux pas ou plus être. Les autres personnages ont été écrits dans un mélange d'invention totale et de réalité observée.
Bref, le premier roman m'a permis d'apprendre à tisser une intrigue, à aller au bout d'une idée, à poursuivre mon but. Pour le second, je n'avais qu'une envie, c'était faire la part belle à l'écriture. Dans celui-ci, il n'y a pas une seule ligne qui n'ait pas été relue une dizaine, une cinquantaine de fois. Alors, je ne fais pas mon gros vantard en disant "il est foutrement bien écrit". Non, je dis juste que j'ai essayé de faire beau. Je dis bien essayé. Et puisque je ne me racontais pour ainsi dire pas dans le premier roman, j'ai décidé de me regarder un petit peu le nombril dans celui-ci. Ce livre, que je qualifierais d'autofiction, c'est dix pour cent de ma réalité, englobé dans quatre-vingt dix pour cent de fiction. Où commence la fiction, où est ma réalité ? Si vous ne me connaissez pas, je pense qu'il sera difficile de définir la frontière du réel. C'est ça qui est follement amusant dans l'écriture, c'est qu'on n'est pas obligé de respecter des foutues règles ou quelque schéma instauré par une norme. Non, c'est du free fighting, la règle se dessine lorsque l'histoire prend forme. Et c'est follement amusant. Celui qui a usé et abusé du concept, et qui est pour moi un maitre absolu en écriture, c'est Olivier Adam. Je dois dire que son livre Falaises est très costaud en terme de brouillage des pistes. On ne sait jamais si l'on est dans l'autobiographie ou dans la fiction, très souvent entre les deux... J'ai essayé, à ma manière, de faire de même. Ce qui est très autobiographique au final, ce sont plus les sentiments, le vide intérieur du personnage, beaucoup plus que le lieu ou son métier...
Bon j'arrête là, ce livre a été refoulé de dix maisons d'édition exactement, je ne suis pas allé rechercher les derniers manuscrits. Ma cible principale était L'Olivier et je n'ai pas été déçu car eux-seuls m'ont répondu personnellement. Une lettre très encourageante d'une maison que j'aime et qui était (et qui est toujours) mon principal espoir d'édition. Qu'ils aient hésité à l'éditer et qu'ils m'encouragent à aller plus loin dans mon propos, aura été un nouveau point de départ dans mon écriture : je desserre le frein à main, j'épouse mademoiselle Idée, je remplis ma coque vide, j'écris des nouvelles, et je continue mon troisième roman dont le titre est déjà trouvé : Lettres Majuscules.
Au fait, de quoi il parle mon "En dehors du temps" ?
Voici une sorte de quatrième de couv' :
Perros-Guirec,
un endroit en dehors du temps...
Une
parenthèse dans la vie de Gaël, que ce séjour sur la côte de Granit Rose imposé
par son métier de photographe.
Mois
de septembre, la station balnéaire est vidée de ses vacanciers, le camping
local fermera ses portes dans dix jours.
Un
retour aux sources également. Gaël doit affronter en ce lieu, le spectre de sa
jeunesse passée dans une secte fuie à sa majorité et celui d’Emma, son grand
amour dont il ne reste plus qu’un mélancolique souvenir…
Durant
cette parenthèse, Gaël va croiser la route d’Yvan, fraîchement retraité, qui
doit se cacher pour apercevoir sa petite fille délaissée. Leurs destins se
croisent, chacun va tenter de percer les secrets et les lourds souvenirs de
l’autre.
C’est
une histoire d’hommes, écorchés par le destin, mais surtout par eux-mêmes.
Et merci à ceux qui l'ont lu, qu'ils aient aimé ou pas...