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Dessine-moi un roman
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24 août 2010

Raconter et non prouver

Quintilien"L'histoire est écrite pour raconter et non pour prouver." Quelle idée de génie, quelle vérité absolue ! Cette phrase de Quintilien, je l'ai notée en première page du carnet d'écriture, d'idées qui me suit partout. Carnet sur lequel (toutes ou presque) mes idées, mes romans naissent. Carnet que je me dois d'avoir avec moi en permanence car mademoiselle Idée ne change pas, elle est toujours très espiègle, elle me rend visite lors des moments les plus inopportuns.
Quintilien : une fois de plus, mon inculture m'a permis de ne connaitre ni la citation ni l'homme, ce qui a accru cette sensation de découverte géniale que j'ai ressentie, une phrase qui matérialise exactement ce que je pense. J'aurais pu écrire 60 posts là-dessus, je n'aurais jamais fait aussi bien que Quintilien. Je ne vais pas vous faire un cours d'histoire sur le personnage, sauf vous dire qu'il était un rhéteur hispano-romain (professeur de rhétorique) dans la Rome antique.

Cette citation qu'on lui prête, je la reprend évidemment à mon compte. Je la transpose dans l'écriture, je l'interprète, je la transforme un peu même. Ça devient : "On écrit pour raconter et non pour se justifier". A mes yeux, l'histoire n'est pas celle qui commence par un grand H, c'est plutôt celle que l'on va raconter. Raconter, raconter, raconter. Et non prouver. Écrire (et ça n'engage que moi) n'est pas et ne sera jamais une justification. Plutôt un besoin de raconter. Raconter du fictif, du vrai maquillé dans du fictif, ou du fictif dans un décors très proche de mon réel. Raconter, inventer, coucher sur papier les rêveries qui me hantent, les réflexions qui ne prendront vie que dans un contexte de fiction. Dénoncer par moment, encenser par d'autres, mais se justifier, ça jamais. J'écris ce que j'écris et je fais ce que je peux. Tant pis si un tel ou tel autre croit que je cherche à justifier des actes, des pensées ou des appartenances.

Écrire, ça sert à raconter. Je pourrais le répéter environ 1905 fois, soit à peu près le nombre d'années qui nous séparent de la mort de Quintilien. Ça sert à raconter ce qui se passe en soi. En son for intérieur. Et la magie du roman, c'est de maquiller des choses très très personnelles dans un contexte autre, dans la peau d'un personnage autre que soi-même, et par la même occasion lester ce personnage créé du poids de cette réflexion, de ce for intérieur qui peut être si pesant. Écrire sert à raconter, à se délester, à vivre dans ses rêves, à rêver sa vie, à contrôler la vie, à vivre le contrôle... Mais jamais, ô grand jamais, à se justifier. Écrire, c'est la liberté absolu, c'est le prisme de l'illimité, ce concept marketing qui fonctionne si bien dans la société actuelle.

Et vous, si vous vous y mettiez ?

PS : Je rajoute ce petit commentaire après relecture. Je parle d'écriture romanesque, mais même lorsque l'on écrit pour soi, dans un but thérapeutique, quand on se lâche sur un papier que personne ne lira jamais, quand l'écriture est synonyme d'introspection, de découverte de soi, il en est de même : cet acte d'écriture n'est en rien une justification. Conclusion, l'écriture reste synonyme de liberté absolue...

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