Passer l'hiver
Écrire soit. Mais écrire quoi ? Les affres de la page blanche, je me vante souvent de ne jamais les avoir connus. En réalité, je les connais sur ce blog.
Mon cerveau est en mode vacance et mon colocataire hésite à saisir la place que je lui donne. Je ne sais pas pourquoi il hésite tant. Je l'ai peut-être découragé qui sait. Mademoiselle Idée est occupée ailleurs, je lui ai envoyé un SMS pour lui demander ce qu'elle devenait, pourquoi elle m'abandonnait, elle m'a répondu que c'était moi qui m'abandonnais tout seul, qu'elle avait déposé un sac de provisions d'idées au pied de mon Macintosh et que je pouvais m'estimer chanceux, jamais personne n'avait reçu un tel traitement de faveur de sa part. Messieurs les Mots passent de temps en temps me rendre visite, mais je ne les accueille pas, j'entrouvre ma porte, les laissent pénétrer dans le couloir, mais pour une raison que je ne m'explique pas, je ne les invite pas à entrer dans mon salon. Ma maison est vide et je ne peux pas recevoir quelqu'un dans mon vide actuel. Madame Écriture n'est pas inquiète de son côté, elle est expérimentée, elle a du recul sur tout et ne s'affole pas. Elle ne m'attend pas d'ailleurs, elle n'attend personne, les passionnés, les endurants, les talentueux survivront, animés de leur passion. Seul le temps parlera, lui seul déterminera si je fais partie de ceux-là.
Aujourd'hui l'automne laisse place progressivement à l'hiver qui continue de déshabiller la nature, d'enlever aux arbres leur manteau de feuilles défraichies, fanées par la luminosité défaillante. L'hiver gagne aussi les cœurs. Dans cette ambiance, je vais donc attendre sagement le week-end, rentrer au chaud, côtoyer dame Lecture et attendre, espérer une lueur, un petit bonheur, plutôt rares en ce moment...